Morgane m’accueillit, le visage rayonnant, avec un immense sourire et rien que pour cela, j’étais vraiment contente d’être là :

‒ Bien le bonjour ! Je n’étais pas sûre que tu viennes. Je suis soulagée !

Je confiai :

‒ Je suis bien trop curieuse pour ça.

En désignant l’intérieur de sa petite maison, elle me dit :

‒ Eh bien, entre je t’en prie. Tu n’as qu’à attacher ton vélo au saule pleureur derrière, juste à côté du balcon.

Je m’exécutai, regardant un instant le balcon sur pilotis, je ne l’avais jamais remarqué avant de connaître Morgane. Pourtant, je m’étais souvent promenée par ici.

Je rentrai et elle commença :

‒ Un thé ou un chocolat chaud pour te réchauffer ?

‒ Je veux bien un thé, merci.

En prenant deux tasses dans un placard en hauteur, elle désigna le canapé :

‒ Tu peux aller t’asseoir, la cabane n’est pas immense, je t’entendrais aussi bien de là-bas.

J’obéis. Mon interlocutrice continua, tout en préparant le thé dans une bouilloire à gaz :

‒ Nous allons voyager aujourd’hui. Je veux te faire découvrir un tout autre monde. Tu me diras ce que tu en penses et je te proposerai quelque chose.

Je la regardai. Découvrir un autre monde, qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ?

En me passant une tasse, elle s’assit face à moi et me raconta :

‒ Pour l’instant, je ne te dévoilerais pas grand-chose, tu ne me croirais pas. Je dois quand même te prévenir de certains petits détails.

Rapprochant une petite boîte métallique se trouvant sur la table basse. Elle l’ouvrit pour en sortir une chaîne avec des petits pendentifs ronds et plats. Morgane me la passa en précisant :

‒ Mets-la à une de tes chevilles.

Surprise et sceptique, je la mis à ma cheville gauche. Contemplant les espèces de perles qui semblaient pareilles à des planètes suspendues sur une chaîne en métal argenté. La fermeture se fit grâce à une sorte de petit aimant. Lorsque celui-ci se ferma je sentis un frisson me parcourir, sans doute dû à la température du métal froid sur ma peau chaude. Mon interlocutrice sourit à nouveau :

‒ Ça te permettra de me suivre dans mon monde.

Elle me fit un clin d’œil en ajoutant, hilare de me voir si confuse :

‒ Tu verras plus tard !

On finissait nos tasses en parlant du temps, qui s’était nettement rafraîchi, du lycée où je ne me sentais pas à ma place. Elle me raconta qu’elle avait parcouru la planète, sans vouloir me révéler ce qu’elle recherchait. Puis, le moment fatidique arriva. Nos tasses terminées, lavées et rangées, elle me demanda de la suivre dans sa chambre et me passa des bottes aux semelles plates et une cape.

‒ Mets bien ta capuche surtout, personne ne doit voir ton visage, ni tes vêtements.

Obéissante, me demandant si elle n’était pas un peu cinglée, j’enfilai les bottes, à la place de mes chaussures noires qui n’avaient rien de tape à l’œil, la cape et très importante, la capuche. Au départ, je pensais que le bracelet me gênerait, mais en fait, je ne le sentais pas du tout.

Morgane me tendit sa main gauche que je pris dans la mienne, me fit un sourire et le noir nous envahit, suivi d’une désagréable impression de tomber.

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