Elea

Nom : Elea

Âge : 54 (tome 2)

Planète de naissance : ?

Stature : 1m30 frêle

Voix : chaude

Caractère : pas très bon, franche

Magie : feu

Particularité : ne ressent aucune pitié


Liens : Balth, ancienne bras-droit


Métier : prisonnière

Biographie : Ancienne bras droit de Balth, que lon voit dans le tome 2 !

Extrait

Contrairement à ce que j’avais senti précédemment, l’ancienne bras droit de Balth avait le droit à un vrai bon repas. Je repris la parole :

‒ Merci.

‒ De rien, haussa-t-elle les épaules. Que voulais-tu me demander ?

‒ Je voulais savoir comment vous êtes devenue le bras droit de Balth et pourquoi vous ne l’êtes plus ?

‒ Rien que ça ! Ricana la prisonnière, me scrutant de son regard inhabituel.

‒ Oui, déclarai-je.

De toute évidence, elle ne s’attendait pas à cette réponse. Méfiante, elle s’assit en tailleur face à moi avant de m’informer :

‒ Assieds-toi, dans cet angle, tu ne risqueras pas d’être vu.

‒ D’accord, merci.

Je n’allais pas me plaindre, au moment où elle s’était assise, j’avais senti la température descendre légèrement. De toute évidence, elle me protégeait de la chaleur infernale de la lave proche de nous.

Dans cette cheminée de volcan parsemée de cellules ouvertes sur le sol de lave, nous étions à l’étage le plus bas.

‒ Comme tu es la fille de Delphine, je vais faire un effort et je vais répondre à tes questions, commença-t-elle.

‒ En quoi être la fille de Delphine me donne ce privilège ? Ne puis-je m’empêcher de demander.

Elle sembla noter un détail que je ne compris pas avant de reprendre simplement :

‒ Je déteste ta mère et ça va sûrement l’énerver, sourit-elle sadiquement.

‒ D’accord, approuvai-je.

Tant qu’elle répondait à mes questions, je n’allais pas faire la fine bouche.

‒ Que veux-tu, je deviens mesquine avec l’âge ! remarqua-t-elle. Bref… Quand j’avais quatorze ans, je suis devenue l’assistante de Balth. Aujourd’hui j’en ai cinquante-deux, pour te dire que je suis restée longtemps à son service. Sachant que cela va faire vingt ans que je suis ici. Bref, à l’époque, Balth travaillait avec d’autres scientifiques qui, plus tard, on eut peur de ses méthodes. Je ne suis pas quelqu’un qui éprouve de la pitié, je pense que c’est pour cela qu’il m’a choisie. Je l’ai aidé avec mon pouvoir à construire cette planète. Cela n’a pas été facile, et je ne rentrerai pas dans les détails, ce n’est de toute façon pas ce qui t’intéresse. On s’est enfui de son bureau quand les autres ont pris toute la mesure de la menace que Balth représentait. Durant de longues années, tout allait bien, jusqu’au jour où il a essayé de me tuer.

‒ Qu’est-ce que vous aviez fait ?

Je sentais qu’elle ne me disait pas tout, je préférai cependant avoir peu d’informations véridiques plutôt que de rester dans l’ignorance.

‒ Rien de particulier. Mais j’étais gênante. Je connaissais beaucoup trop de ses secrets. Du coup, ne voulant pas que je le trahisse, après des histoires qui ne te regardent pas, il a essayé de m’assassiner. Notre combat a abîmé une partie de cette planète. J’ai perdu. Du coup, ne pouvant me tuer, il m’a enfermée ici. Depuis, il a construit sa demeure au-dessus pour ne jamais être très loin de moi. Au cas où une fouineuse aurait l’idée de venir me libérer.

Je voulus justement savoir :

‒ Pourquoi ne pas avoir accepté l’aide de Ria ?

Ria ? Cette elfe ! Manqua-t-elle de s’étrangler. Pourquoi quitter un tyran pour un autre ? Je connaissais son histoire. Elle n’aurait fait que se servir de moi pour renverser Balth.

Très intéressée, je l’interrogeai :

‒ Vous pouvez renverser Balth ?

‒ Pas vraiment, sinon je ne me serais pas retrouvée enfermé ici, répliqua-t-elle.

‒ Oui, mais vous n’aviez pas d’alliés avant, remarquai-je.

‒ C’est exact. Et je n’en vois pas aujourd’hui non plus, remarqua mon interlocutrice.

‒ Je pourrais le devenir.

Son rire fut plus que légèrement vexant.

‒ Qu’est-ce qu’une gamine de 15 ans pourrait m’apporter ?

‒ La vengeance, répliquai-je rapidement.

Elle se stoppa net, son sourcil droit se releva :

‒ Tu crois que je veux me venger ?

Je haussai les épaules :

‒ Vous pourriez.

‒ J’ai commis des horreurs que tu n’arriveras même pas à imaginer… commença-t-elle.

Je la coupai, ne voulant pas perdre de temps et n’ayant pas très envie d’entendre ce qu’elle allait me dire :

‒ Pour l’instant, là n’est pas le problème. Vous avez fait des choses atroces, je le savais avant de venir. Mais Balth continue de les faire. Je ne vous demande pas de vous battre, j’ai juste besoin d’en savoir plus. Vous pourriez racheter vos fautes en m’aidant.

‒ Je ne peux pas, rétorqua la prisonnière.

‒ C’est exact, approuvai-je, mais ce n’est pas cela qui vous emprisonne ici, vous avez trop peur, c’est tout.

‒ Et alors ? Remarqua-t-elle. Moi seule sait réellement de quoi il est capable.

‒ Raison de plus ! Et puis, je suis la fille de Delphine, comment l’énerver encore plus ? Tentai-je.

‒ Tu as raison sur ce point. Mais je ne suis pas folle. Je préfère me terrer ici.

Je ne compris pas :

‒ Pourquoi ?

‒ Ici je ne crains rien, répondit-elle simplement.

‒ Si on bat Balth, vous pourriez aller où vous voulez…

‒ Pourquoi tu veux absolument que je sois ton alliée ? Me coupa-t-elle à son tour.

‒ Parce que vous êtes ma seule chance.

Je ne voulais pas lui mentir, et elle sentit que ce n’était pas par plaisir que je l’avais avoué. Elle me dit :

‒ Tu es pessimiste.

‒ Non ! Je suis réaliste. Beaucoup de monde comptait sur moi pour battre Balth, mais je ne sais pas comment faire.

‒ Tu as peur de perdre, constata-t-elle, croyant me prendre à défaut.

Je répliquai :

‒ Comme vous. Écoutez, Balth a passé son temps à me congeler, je n’étais pas là ces quatre dernières années minimums. Je suis complètement paumée. La seule chose dont je suis sûre, c’est qu’à nous deux, on peut réussir.

‒ Et tes amis alors, tu ne leur fais pas confiance ? S’intéressa-t-elle.

Je répondis honnêtement :

‒ Nous parlons d’une guerre. Ce n’est pas une question d’amitié. Pour gagner, il faut connaître son ennemi, ses points faibles comme ses points forts. Mes amis n’ont jamais réussi à les connaître. C’est parce que je ne veux plus en perdre que je me tourne vers vous. Je ne vous connais pas, vous ne me connaissez pas. La seule chose que je sais, c’est que pour gagner, j’ai besoin des informations que vous avez. Si Balth a essayé de vous éliminer, ce n’est pas pour rien. Vous représentez un danger pour lui.

Le silence gagna la cellule. Je respectai sa réflexion. Elle se leva, fit les cent pas, me regardant furtivement de temps en temps. Ses loques de vêtements, restes d’une robe anciennement blanche sur un pantalon léger mauve, voletaient à chacun de ses allers-retours. Une fois sa décision prise, elle se tourna vers moi [...]


Patricia _ Tome 2 _ Le secret de Balth ; chapitre : Jour inconnu 3